Les ressources minérales
Le soufre
Plusieurs sources sulfureuses ont été identifiées sur les contreforts et en bordure du Luberon. L'odeur de soufre laissant croire à des gisements de soufre, des concessions de "mines de soufre" ont été vendues milieu XIXe s sans aucune production de soufre.
Ces eaux sulfureuses viennent du lessivage du gypse par l'eau de pluie.(Saint Martin les Eaux eut une station thermale !!!) Voir "les balcons de Manosque" page 10 le point n°13. Le rìou de Coste Longue, portait le nom de soupronne, qu'on traduit par sulfureuse et de ce fait a été l'objet de la vente d'une concession.
Cette concession a réalisé plusieurs galeries mais le minerai s'est avéré du calcaire bitumineux, improprement appelé schiste bitumineux qui servit de matière première pour de l'huile minérale et du goudron, voire du bitume.
Nous avons découvert une galerie avec les piles d'un pont ou passerelle pour franchir le rìou et quelques mètres plus loin le quai de transbordement.
Voir Les Balcons de Manosque point 13
Ces eaux sulfureuses viennent du lessivage du gypse par l'eau de pluie.(Saint Martin les Eaux eut une station thermale !!!) Voir "les balcons de Manosque" page 10 le point n°13. Le rìou de Coste Longue, portait le nom de soupronne, qu'on traduit par sulfureuse et de ce fait a été l'objet de la vente d'une concession.
Cette concession a réalisé plusieurs galeries mais le minerai s'est avéré du calcaire bitumineux, improprement appelé schiste bitumineux qui servit de matière première pour de l'huile minérale et du goudron, voire du bitume.
Nous avons découvert une galerie avec les piles d'un pont ou passerelle pour franchir le rìou et quelques mètres plus loin le quai de transbordement.
Voir Les Balcons de Manosque point 13
Le sel
Malgré la présence d'énormes poches de sel gemme dans le sous sol du Luberon, il n'y a jamais eu d'exploitation de sel.
Ces poches sont ont été creusées par dissolution du sel avec de l'eau douce. Dans ces cavités sont stockés du pétrole et du gaz, l'équivalent d'une réserve stratégique de 3 mois.
Un puits salé à Passaire, était fréquenté par les Manosquins pour ses vertus curatives fin XIXe s.
Ces poches sont ont été creusées par dissolution du sel avec de l'eau douce. Dans ces cavités sont stockés du pétrole et du gaz, l'équivalent d'une réserve stratégique de 3 mois.
Un puits salé à Passaire, était fréquenté par les Manosquins pour ses vertus curatives fin XIXe s.
La mine de lignite
avec La Mine de Gaude
On connaît par les archives de la ville, la présence de mines de «charbon de pierre », dans le terroir de Manosque dès 1449. En 1836, sur le territoire de la commune, sont inventoriées six concessions minières, toutes sur les contreforts du Luberon.
Celle de Gaude faisait alors 146 hectares. Elle employa jusqu'à 270 ouvriers.
L'accès au fond de la mine se faisait à Gaude, à 4km au nord du centre ville, quartier où est implantée maintenant une usine à compression de gaz.
La lignite (nom féminin pour les mineurs !) est issue de la décomposition de matières végétales déposées il y a 50 millions d’années. Il s’agit d’un charbon de qualité médiocre qui contient 60% de carbone contre 75% pour la houille et 90% pour l’anthracite. Utilisé dans les fours à chaux, les forges et industriellement, sa combustion dégageait des odeurs soufrées très polluantes.
Les nécessités énergétiques de l’époque en firent cependant un produit intéressant.
La lignite partait en direction de la centrale électrothermique de Sainte-Tulle exploitée alors par EELM (Energie Electrique du Littoral Méditerranéen), maintenant EDF ou vers l'usine chimique AFC ( Alais Froges et Camargue) de Saint-Auban, qui deviendra Pechiney puis Arkema.
Une particularité géologique avec des couches de charbon quasiment verticales en facilitait l’extraction.
Les mineurs faisaient descendre le produit par des goulottes vers les draisines en dessous, sans avoir à le prendre à la pelle...
Cette géologie verticale venait jusqu'en surface du sol et un arrêté interdisait la collecte au sol des particuliers !
Cette dernière mine du bassin minier de Haute-Provence avait ainsi « le meilleur rendement de France par tête de mineur». Elle ferma pourtant ses portes en 1965 !
La mécanisation par les haveuses, impossible ici, fut une concurrence fatale.
Le musée de la Mémoire Ouvrière, à Saint-Maime, vous fera découvrir la mine de Manosque parmi les autres de ce bassin minier de Haute Provence.
Le Comité du Patrimoine Manosquin s’est attaché à rappeler le passé minier de Manosque par différentes actions : l’installation d’un wagonnet à l’entrée de la ville dès 2002, mise en valeur du Pont de transfert des rebuts qui constituèrent le crassier qui a disparu de la vue et sur ce pont un wagonnet poussé par des silhouettes de Mineurs et en 2022 l'installation d'un 3è wagonnet devant le débouché du tunnel de la mine sur le carreau de la gare.
Celle de Gaude faisait alors 146 hectares. Elle employa jusqu'à 270 ouvriers.
L'accès au fond de la mine se faisait à Gaude, à 4km au nord du centre ville, quartier où est implantée maintenant une usine à compression de gaz.
La lignite (nom féminin pour les mineurs !) est issue de la décomposition de matières végétales déposées il y a 50 millions d’années. Il s’agit d’un charbon de qualité médiocre qui contient 60% de carbone contre 75% pour la houille et 90% pour l’anthracite. Utilisé dans les fours à chaux, les forges et industriellement, sa combustion dégageait des odeurs soufrées très polluantes.
Les nécessités énergétiques de l’époque en firent cependant un produit intéressant.
La lignite partait en direction de la centrale électrothermique de Sainte-Tulle exploitée alors par EELM (Energie Electrique du Littoral Méditerranéen), maintenant EDF ou vers l'usine chimique AFC ( Alais Froges et Camargue) de Saint-Auban, qui deviendra Pechiney puis Arkema.
Une particularité géologique avec des couches de charbon quasiment verticales en facilitait l’extraction.
Les mineurs faisaient descendre le produit par des goulottes vers les draisines en dessous, sans avoir à le prendre à la pelle...
Cette géologie verticale venait jusqu'en surface du sol et un arrêté interdisait la collecte au sol des particuliers !
Cette dernière mine du bassin minier de Haute-Provence avait ainsi « le meilleur rendement de France par tête de mineur». Elle ferma pourtant ses portes en 1965 !
La mécanisation par les haveuses, impossible ici, fut une concurrence fatale.
Le musée de la Mémoire Ouvrière, à Saint-Maime, vous fera découvrir la mine de Manosque parmi les autres de ce bassin minier de Haute Provence.
Le Comité du Patrimoine Manosquin s’est attaché à rappeler le passé minier de Manosque par différentes actions : l’installation d’un wagonnet à l’entrée de la ville dès 2002, mise en valeur du Pont de transfert des rebuts qui constituèrent le crassier qui a disparu de la vue et sur ce pont un wagonnet poussé par des silhouettes de Mineurs et en 2022 l'installation d'un 3è wagonnet devant le débouché du tunnel de la mine sur le carreau de la gare.
Première célébration officielle du réveil du passé minier de Manosque en 2002
Le wagonnet du rond-point Damase Arbaud
Offert par une fille de Mineurs ce wagonnet appelé draisine par les Mineurs, a été, installé sur cet espace (fac similé du débouché du tunnel sur le carreau de la gare), en 2002, pour la première célébration du passé minier de Manosque après la fermeture de la mine en 1965, par le Comité du Patrimoine Manosquin en accord avec la municipalité. Il est positionné justement à l'entrée de la ville pour informer les arrivants de son passé minier. . |

Cette même année une plaque célébrant
la mémoire des Mineurs de la mine de Gaude sur
« La Grande Maison »,
maison où logeaient les Mineurs et leurs familles car
il n'y avait pas de coron.
Cette même année une plaque célébrant
la mémoire des Mineurs de la mine de Gaude sur
« La Grande Maison »,
maison où logeaient les Mineurs et leurs familles car
il n'y avait pas de coron.
Gaude
Le site de Gaude a été occupé par les hommes depuis le néolithique mais sans rapport alors
avec le charbon. Des fouilles réalisées en 1991 y ont mis en évidence une activité liée à
l’extraction de l’argile, durant l’Antiquité et au Moyen Âge.

On peut encore voir l'entrée de l'escalier pour atteindre les galeries de travail appelée « la descenderie »
(bétonnée et rendue inaccessible à la fermeture), et une galerie qui, une fois désaffectée servit d’entrepôt de matériel, ainsi que les ruines de la poudrerie au pied de Pimayon.
Ces trois témoins du passé minier de Manosque, ont été retrouvés grâce à la mémoire de Mineurs.
La descenderie et la galerie avaient été enfouies recouvertes de terre pour les soustraire aux regards, comme pour faire oublier le passé minier.
La municipalité a partagé notre proposition de les dégager et de les révéler aux passants à l'occasion de la Sainte-Barbe 2003, jour de la Fête des Mineurs, deuxième célébration du passé minier de Manosque.
Cette « descenderie » entrée des Mineurs fut empruntée jusqu’en 1956. Pour arriver à moins 100 mètres (niveau 100), ils descendaient environ 360 marches ! Ensuite les changements de niveaux se faisaient par des plans inclinés successifs. La profondeur atteint moins 310 m en 1960.
Avant 1928, le minerai sorti, était trié sur place, "le carreau de Gaude" et les rebuts constituèrent un crassier, reconnaissable à la couleur rouge du matériau, due à la combustion spontanée, a été "victime" de l'extension des bâtiments de Géométhane. On devine encore le front du talus maintenant végétalisé ! aujourd'hui dénaturé, recouvert de textile et de végétation.
Est ce une honte à cacher?
(bétonnée et rendue inaccessible à la fermeture), et une galerie qui, une fois désaffectée servit d’entrepôt de matériel, ainsi que les ruines de la poudrerie au pied de Pimayon.
Ces trois témoins du passé minier de Manosque, ont été retrouvés grâce à la mémoire de Mineurs.
La descenderie et la galerie avaient été enfouies recouvertes de terre pour les soustraire aux regards, comme pour faire oublier le passé minier.
La municipalité a partagé notre proposition de les dégager et de les révéler aux passants à l'occasion de la Sainte-Barbe 2003, jour de la Fête des Mineurs, deuxième célébration du passé minier de Manosque.
Cette « descenderie » entrée des Mineurs fut empruntée jusqu’en 1956. Pour arriver à moins 100 mètres (niveau 100), ils descendaient environ 360 marches ! Ensuite les changements de niveaux se faisaient par des plans inclinés successifs. La profondeur atteint moins 310 m en 1960.
Avant 1928, le minerai sorti, était trié sur place, "le carreau de Gaude" et les rebuts constituèrent un crassier, reconnaissable à la couleur rouge du matériau, due à la combustion spontanée, a été "victime" de l'extension des bâtiments de Géométhane. On devine encore le front du talus maintenant végétalisé ! aujourd'hui dénaturé, recouvert de textile et de végétation.
Est ce une honte à cacher?
Chevalement installé en 1956 et démonté en 1966
Un premier puits plus rudimentaire fut remplacé par un autre avec chevalement muni d’un ascenseur. Ces derniers, démontés à la fermeture de la mine, ne fonctionnèrent que les dix dernières années pour faciliter les transports de personnel et de matériel jusqu'au niveau 100. Et de ce niveau 100 partait le locotracteur vers le carreau de la gare.
Débouché du tunnel

Dès 1880 à l’apparition du chemin de fer, le creusement d’un tunnel a été envisagé pour rejoindre la gare. Commencé en 1913 il fut achevé seulement en 1928. Long de 3,6 km et en pente douce (environ 11 mètres de dénivelé !), il reliait le carreau de Gaude au carreau de la gare (quartier du Moulin Neuf).
Là, les wagonnets tirés par un locotracteur électrique à courant continu, déversaient leur chargement sur des grilles où il était trié.
Le charbon était ensuite emmené vers la gare où le quai haut de transbordement en bordure de la voie ferrée existe encore, assez haut pour permettre le remplissage des wagons par simple basculement des wagonnets. Le charbon partait ensuite soit vers la centrale thermo électrique de Ste Tulle soit vers St Auban, usine chimique pour la fabrication de chlore puis d'aluminium à partir de la bauxite apportée sur place depuis les mines de Tourves dans le var.
Là, les wagonnets tirés par un locotracteur électrique à courant continu, déversaient leur chargement sur des grilles où il était trié.
Le charbon était ensuite emmené vers la gare où le quai haut de transbordement en bordure de la voie ferrée existe encore, assez haut pour permettre le remplissage des wagons par simple basculement des wagonnets. Le charbon partait ensuite soit vers la centrale thermo électrique de Ste Tulle soit vers St Auban, usine chimique pour la fabrication de chlore puis d'aluminium à partir de la bauxite apportée sur place depuis les mines de Tourves dans le var.
Sur la plaque commémoratrice placée sur le front du tunnel sont gravés les noms des Mineurs Résistants morts pendant la 2è guerre "pour que vive la France".
Nous avons installé le vendredi 28 novembre 2022 ce wagonnet en honneur à la mémoire des Mineurs de Gaude qui ont participé à l'essor de la ville pendant plus d'un siècle.
Le wagonnet nous a été donné par une femme de mineur.
Le wagonnet nous a été donné par une femme de mineur.
Le pont AFC et le crassier

Pont AFC en 2005
Ce pont a été conservé pour honorer la mémoire ouvrière des mineurs de fond à Gaude.
Après le creusement du tunnel, le minerai était trié sur le carreau de la gare entre 1928 et 1965.
Le pont marqué du sigle de la société qui l’a construit, AFC, a permis l’acheminement et le dépôt en surface des rebuts ou stériles, le long de la voie de chemin de fer, de l’autre côté du chemin du Moulin Neuf.
Ces rebuts constituèrent le crassier de la gare (appelé terril ailleurs) de quelques 260 000 mètres cubes. Il a été démonté en 2004 pour faire place au « 3ème lycée » de Manosque et utilisé comme couverture pour la réhabilitation du site des déchets ménagers de la Fito.
Le panneau posé en 2005 qui retrace son histoire a été repris en 2013.
Après le creusement du tunnel, le minerai était trié sur le carreau de la gare entre 1928 et 1965.
Le pont marqué du sigle de la société qui l’a construit, AFC, a permis l’acheminement et le dépôt en surface des rebuts ou stériles, le long de la voie de chemin de fer, de l’autre côté du chemin du Moulin Neuf.
Ces rebuts constituèrent le crassier de la gare (appelé terril ailleurs) de quelques 260 000 mètres cubes. Il a été démonté en 2004 pour faire place au « 3ème lycée » de Manosque et utilisé comme couverture pour la réhabilitation du site des déchets ménagers de la Fito.
Le panneau posé en 2005 qui retrace son histoire a été repris en 2013.

Une petite fille de Mineur nous a donné un wagonnet.
En accord avec la municipalité, les services techniques l'ont installé sur le pont avec des silhouettes de mineurs le poussant vers le crassier maintenant démonté.
Les fresques évoquent très bien le travail de mineur de fond.
Sous l'impulsion du Comité du Patrimoine Manosquin, cet ensemble a été inauguré pour la Sainte Barbe 2013 en présence du Sénateur, fils de Mineur, du Maire et son conseil municipal, de la donatrice petite fille de Mineur et du Comité du Patrimoine Manosquin.
Nous en avons fait une carte postale.
Nous en avons fait une carte postale.
Habitat des mineurs

Manosque n’a pas eu de coron en cité ouvrière comme dans le nord ou à St Maime, au Bois d'Asson.
Les mineurs étaient logés en ville, dans des maisons gérées par la compagnie minière. Une d’entre elles était appelée :
" La grande maison"
Elle abrite aujourd’hui l’Association Manosquine Pour une Retraite Active, l'AMPRA.
En 2002, nous avons demandé qu’une plaque en l’honneur des mineurs soit posée sur le mur qui rappelle ainsi le nom de « la Mine de Gaude » que l’on ne rencontre nulle part ailleurs en ville !
En 2006 a été posé le panneau « LA GRANDE MAISON» qui a donné son nom à la rue.
Les mineurs étaient logés en ville, dans des maisons gérées par la compagnie minière. Une d’entre elles était appelée :
" La grande maison"
Elle abrite aujourd’hui l’Association Manosquine Pour une Retraite Active, l'AMPRA.
En 2002, nous avons demandé qu’une plaque en l’honneur des mineurs soit posée sur le mur qui rappelle ainsi le nom de « la Mine de Gaude » que l’on ne rencontre nulle part ailleurs en ville !
En 2006 a été posé le panneau « LA GRANDE MAISON» qui a donné son nom à la rue.
Les gipières ou gypières et le plâtre
Dès 1378 on a des traces de l'exploitation du gypse sur l'Escourteja, colline du nord Luberon de Manosque, autrefois partie du territoire de Montaigu.
En 1792 le plâtre de Manosque était reconnu comme le plus beau du département, si non le plus résistant.
Le gypse a été exploité à Manosque au dessus de la Mort d'Imbert jusqu'au début du XXe avec quatre exploitations différentes sur plus de 100m.
En 1840 elles occupent 10 à 12 ouvriers et produisent annuellement 8 000 quintaux de plâtre.
En 1792 le plâtre de Manosque était reconnu comme le plus beau du département, si non le plus résistant.
Le gypse a été exploité à Manosque au dessus de la Mort d'Imbert jusqu'au début du XXe avec quatre exploitations différentes sur plus de 100m.
En 1840 elles occupent 10 à 12 ouvriers et produisent annuellement 8 000 quintaux de plâtre.
relevé de 1888 aux archives communales
Avec le relevé il est écrit que la carrière est constituée de 2 parties, la première est une galerie de 40m sur 3m de large, la deuxième correspond à une immense salle en pente de 60m de longueur et 30m de largeur avec un plafond de 5 à 8,75m de haut!
Particularité sur le site d'exploitation : les couches géologiques sont horizontales alors qu'au niveau de la mort d'Imbert et à Gaude elles sont verticales!
Nous avons identifié plusieurs entrées de galeries d'exploitation effondrées (très dangereuses d'exploration à cause de leur instabilité) et des vestiges de four de cuisson sur place, un crassier constitué des rebuts et les ruines du bâtiment d'exploitation porté sur le plan..

La galerie que nous avions pu explorer est interdite d'accès pour protéger une colonie de chauvesouris.

Un peu partout dans ce secteur, les particuliers se fabriquaient ainsi leur propre plâtre, laissant sur les lieux des résidus significatifs de roches calcinées rougeâtres.
ci contre un "four à plâtre" fossile
Le gypse est un sulfate de calcium hydraté qui a été largement exploité à Manosque, pour le plâtre et comme pierre de construction, ceci depuis le XIVe au moins et encore au début du XXe. Cette roche feuilletée était extraite par couches. Pour la confection de plâtre, elle était cuite dans des fours à bois ou à charbon entre 70 et 95°C, essentiellement pour la déshydrater, avant d’être réduite en poudre pour l’utilisation.
La roche mère étant argileuse, le plâtre local prenait souvent une teinte rose de la terre cuite.
Le plâtre le plus fin était utilisé dans la confection de gypseries, décors moulurés des maisons bourgeoises.
On peut les découvrir dans les intérieurs de la ville à la faveur d’une porte ou d’une fenêtre ouverte. Certains décors sont visibles dans la montée d’escalier de l’hôtel de ville.
Le four à chaux

en 2020 façade effondrée
Proche du chemin de l'eau de Gaude, à Ste Roustagne, au-dessus du Clos de Portalès, il interpelle les promeneurs. Il évoque le passé artisanal semi industriel du XIXe siècle et les productions autarciques de nos anciens.
Ce four est le seul sur Manosque. Il est privé. Nous veillons à sa protection. Il s'est beaucoup érodé ces dernières années.
Aussi avec l'accord du propriétaire du four et celui de la propriétaire en confront nous avons décidé de le restaurer. Première intervention le 13 avril 2022 et la dernière le 10 juin 2022.
Nous avons fêté sa renaissance avec plus de 500h de travail cumulé des adhérents du Comité.
Tout cela en fonds propres !
sans aide ni subvention !!!
seulement la passion et avec vos soutiens!
La chaux s’obtient par cuisson de calcaire ou carbonate de calcium, avec du bois, du charbon de bois ou tout autre combustible.
Les pierres à chaux sont brisées puis calcinées dans des fours entre 900 et 1100°C, pendant environ trois jours, deux nuits.
La calcination a pour but la décarbonatation. qui donne la chaux vive. On la transforme en chaux, ou chaux éteinte, ou chaux aérienne en lui ajoutant la moitié de son poids en eau.
La combinaison avec des éléments argileux permet le durcissement hydraulique de la chaux.
Utilisation de la chaux:
- en agriculture : fertilisation des sols, elle permet de remonter le pH des terres acides et appliquée en badigeon sur les murs des étables, des bergeries et des écuries, ainsi que sur les arbres, afin de les protéger contre les insectes et les mouches
- dans la construction : les mortiers, les crépis, les enduits, les badigeons, la peinture
- en papeterie
- en tannerie
- en savonnerie
- en pharmacie (antiseptique)
- en chimie : pour la préparation des bases comme sels de calcium
- dans l'industrie alimentaire : conservation des fruits et légumes, (au siècle dernier conservation des œufs)
- l'eau de chaux est utilisée en protection par calcairisation des pierres et des peintures de fresques.
Le conducteur du four à chaux, le chaufournier, (le caus-fournié) transforme du calcaire (le cauquié) en chaux (la caus) pour les besoins de l’agriculture et de la construction locale au XIXe siècle.
Un four à chaux est un four cauquié, analogie avec Forcalquier…
En italique les noms provençaux utilisés pendant le fonctionnement.
En janvier 2023 avec sa grille qui permet de voir la dernière cuisson et sa constitution en couches de bois et de calcaire...
L’argile

Plusieurs noms de lieux et de rues, à Manosque font référence à l’activité artisanale puis industrielle liée à l’argile :
La tuilerie, la tuilière, l’argile, les potiers.
Manosque a une longue histoire avec l’artisanat potier, attesté indirectement dès l’Antiquité par la présence de fosses d’extraction d’argile découvertes à Gaude. Des tuiliers y sont mentionnés au XIVème siècle. Mais c’est à la fin du XVème siècle que Manosque devint un grand centre de production de poteries culinaires et architecturales et un lieu de formation d’artisans à l’instigation de maîtres potiers ligures, bien avant Moustiers dont le premier atelier ne fut créé qu’en 1679.
Plus prés de nous, la tuilerie Guiou et Reboulin fermera en 1963. La carrière d'argile était sur le site du cimetière du Grand Vallon en prolongement de l'avenue de l'argile qu'empruntaient les engins pour l'amener à la tuilerie.
Sur la photo, en arrière plan, la tuilerie avec la cheminée. Au premier plan le pont du canal de Manosque et le pont des Espels par lequel l'eau venant de Gaude franchissait le rìou des Couquières (qui coule au dessous,) pour arriver au Soubeyran et en ville.
La rue des potiers (nommée depuis 1842)

Dans cette voie, sur le plan de Manosque de 1786 est citée la poterie Ferrand. Le cadastre de 1824 mentionne la poterie Antoine Pourrière.
Nous avons situé au n°8 Jean Fenoul(1818-1900) "potier de terre" avec dans son atelier une noria pour remonter l'eau de son sous-sol pour ses travaux.
Son fils Gustave, réalisera un monumental herbier de plus de 6000 planches dont nous avons transmis au Muséum National d'Histoire Naturelle, les planches ou parts numérisées .
Il est consultable sous l'acronyme Herbier Fenoul .

Cette brique "Jph BOUSQUET MANOSQUE BALPES" est installée depuis le 2 mai 2014 dans le musée de la Brique à Champdieu dans la Loire où elle représente les Basses Alpes. Nous l'avons envoyée au créateur du musée à sa demande.
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