Manosque et les pandémies
Dans Manosque on lit sur les panneaux indicateurs et sur le cadastre
SaintLazare (l’avenue et le quartier) et l’Infirmerie(chemin et quartier) !
Pourquoi ces noms?
Ils rappellent que des pandémies ont frappé la population.
Nous trouvons des explications en lisant des ouvrages édités par le Comité du Patrimoine Manosquin :
Infirmerie (chemin et quartier de l')
La peste qui frappa l’Occident pendant près de quatre siècles (du 14ème au 18ème siècle) n’épargna pas notre cité fauchant un nombre considérable de vies humaines notamment en 1348, 1591, 1631, 1720,puis 1850(*)
« Le 13 mai 1591 une nouvelle épidémie débute à Manosque. L’hôpital Sainte-Barbe (hôpital vieux), (voir ci après), est supposé le centre de la contagion. Le 13 mai au soir, 19 ou 20 personnes sont évacuées vers une bastide hors de la ville où sont créées des « infirmeries » au quartier Saint Alban à proximité du ravin de Drouille. Les responsables font appel à deux chirurgiens, trois gardes, quatre « maîtres de santé », des « porte-faix » pour charrier les cadavres. Des parfumeurs viennent de Céreste dans le but de désinfecter l’air, car c’est lui qui est supposé véhiculer la contagion. La moitié des habitants de Manosque, 4 000 habitants, décède suite à cette épidémie qui dura une centaine de jours ».P. Pottier
Ce nom est resté attaché à ce quartier puisqu’il figure sur le cadastre napoléonien de 1824 et par la suite sur tout autre relevé cadastral.
En 1850 les victimes de la peste y furent inhumées.(Cette pandémie ne fut-elle pas un vecteur du soulèvement de 1851 ?)
Il y avait deux autres infirmeries : une à Saint Lazare (terre des Lépreux en 1497) et une au Courcousson.
Nous avons pu confirmer l’infirmerie du Courcousson ou vers Formigue proche d'une source (ce qui justifierait la viabilité de choix du lieu éloigné de la ville), et proche d'une grotte pouvant servir de resserre ou de lieu de soins, une infirmerie, identifiée comme antérieure au XVIIe car creusée sans barre à mine ni poudre, ni pic, ni pointerolle, avec à distance un jalon en pierre portant la Croix de Malte des Chevaliers de St Jean de Jérusalem (auparavant appelés Ordre de Malte!), alors "seigneurs" de Manosque, planté dans le sol pouvait marquer la limite de la zone d'exclusion.
Ce jalon est unique à Manosque.
cf. "Les Balcons de Manosque" page 23
(*) Plus de détails dans « Manosque de 984 à 1603 » où on lit que la peste était sous-jacente pendant des siècles en plus des grandes crises.
SaintLazare (l’avenue et le quartier) et l’Infirmerie(chemin et quartier) !
Pourquoi ces noms?
Ils rappellent que des pandémies ont frappé la population.
Nous trouvons des explications en lisant des ouvrages édités par le Comité du Patrimoine Manosquin :
Infirmerie (chemin et quartier de l')
La peste qui frappa l’Occident pendant près de quatre siècles (du 14ème au 18ème siècle) n’épargna pas notre cité fauchant un nombre considérable de vies humaines notamment en 1348, 1591, 1631, 1720,puis 1850(*)
« Le 13 mai 1591 une nouvelle épidémie débute à Manosque. L’hôpital Sainte-Barbe (hôpital vieux), (voir ci après), est supposé le centre de la contagion. Le 13 mai au soir, 19 ou 20 personnes sont évacuées vers une bastide hors de la ville où sont créées des « infirmeries » au quartier Saint Alban à proximité du ravin de Drouille. Les responsables font appel à deux chirurgiens, trois gardes, quatre « maîtres de santé », des « porte-faix » pour charrier les cadavres. Des parfumeurs viennent de Céreste dans le but de désinfecter l’air, car c’est lui qui est supposé véhiculer la contagion. La moitié des habitants de Manosque, 4 000 habitants, décède suite à cette épidémie qui dura une centaine de jours ».P. Pottier
Ce nom est resté attaché à ce quartier puisqu’il figure sur le cadastre napoléonien de 1824 et par la suite sur tout autre relevé cadastral.
En 1850 les victimes de la peste y furent inhumées.(Cette pandémie ne fut-elle pas un vecteur du soulèvement de 1851 ?)
Il y avait deux autres infirmeries : une à Saint Lazare (terre des Lépreux en 1497) et une au Courcousson.
Nous avons pu confirmer l’infirmerie du Courcousson ou vers Formigue proche d'une source (ce qui justifierait la viabilité de choix du lieu éloigné de la ville), et proche d'une grotte pouvant servir de resserre ou de lieu de soins, une infirmerie, identifiée comme antérieure au XVIIe car creusée sans barre à mine ni poudre, ni pic, ni pointerolle, avec à distance un jalon en pierre portant la Croix de Malte des Chevaliers de St Jean de Jérusalem (auparavant appelés Ordre de Malte!), alors "seigneurs" de Manosque, planté dans le sol pouvait marquer la limite de la zone d'exclusion.
Ce jalon est unique à Manosque.
cf. "Les Balcons de Manosque" page 23
(*) Plus de détails dans « Manosque de 984 à 1603 » où on lit que la peste était sous-jacente pendant des siècles en plus des grandes crises.
Saint Lazare (avenue et faubourg)
L’avenue Saint Lazare, dit quartier saint Lazare se termine place de l’olivette.
Le faubourg Saint-Lazare, se termine à l’extrémité de la rue Théophile Farnaud.
Pourquoi un quartier Saint-Lazare à Manosque ?
L’ordre de Saint-Lazare, ordre hospitalier fondé à Jérusalem vers 1120 pour s’occuper des lépreux, est dédié à saint Lazare patron des malades de la lèpre.
En plus des épisodes de peste, la lèpre a longtemps frappé à Manosque, comme partout au Moyen-Âge en France.
La léproserie Saint-Lazare à Manosque est attestée dès 1222.
Comme on peut le voir ci-dessous les malades de la lèpre étaient soignés hors la ville dans la partie nommée aujourd’hui Saint-Lazare.
L’abbé Féraud écrit que cette léproserie se trouvait à cinq cents pas de la ville sur la route qui menait aux Alpes.
Plus tard, première moitié du XVè s, la ville subissait à nouveau la lèpre de 1436.
Suivant Damase Arbaud cette maladrerie était située « à peu près au point où le chemin du plan Soubeyran se sépare de la route de Sisteron ».
La terre des lépreux ainsi nommée à Manosque, est sise à la limite du terroir de Volx, sous le vieux « chemin de Volx » avant le rìou de la Tuilière anciennement rìou Maurouse.
D’autres lieux ont été marqués à différents niveaux et à différentes périodes par les pandémies, disettes et tremblement de terre:
Toutes Aures
Toutes Aures était un des "quatre" hameaux qui se regroupèrent pour former Manosque. Il fut abandonné après 1207pour retrouver les privilèges et sans doute complètement après 1377 suite à la grande peste .
La chapelle actuelle, chapelle Saint Pancrace, est un vœu de la communauté de Manosque fait à la suite de la peste de 1631.
Sans rapport avec les épidémies, mais en rapport avec une catastrophe naturelle, le romérage du lundi de Pâques depuis 1726 et celui de la San Brancaï le 12 mai reprend une tradition célébrée, pour la première fois en 1712 suite au séisme de 1708.
Toutes Aures était un des "quatre" hameaux qui se regroupèrent pour former Manosque. Il fut abandonné après 1207pour retrouver les privilèges et sans doute complètement après 1377 suite à la grande peste .
La chapelle actuelle, chapelle Saint Pancrace, est un vœu de la communauté de Manosque fait à la suite de la peste de 1631.
Sans rapport avec les épidémies, mais en rapport avec une catastrophe naturelle, le romérage du lundi de Pâques depuis 1726 et celui de la San Brancaï le 12 mai reprend une tradition célébrée, pour la première fois en 1712 suite au séisme de 1708.
L’hôpital Sainte-Barbe
En 1481 l’hôpital communal de Manosque devint hôpital Saint Barbe ; en 1480 lorsque René de Lorraine (petit-fils du Roi René 1412-1480) s’empare de Manosque, disputant la Provence à Charles d’Anjou, les soldats lorrains blessés au cours du combat sont soignés à l’hôpital de Manosque. « Avant de partir, les blessés, qui avaient une grande dévotion pour Sainte Barbe » donnent le nom de cette sainte à cet établissement en signe de reconnaissance.
L’hôpital Sainte Barbe s’installa dans la rue du Bon Repos (*) en 1556 dans une grande maison qui débordait sur la place qui prit le nom de place de l’Hôpital Vieux actuellement place Marcel Pagnol.
(*) Cette rue se nommait rue Notre-Dame du Bon-Repos car une chapelle lui était dédiée. Elle a été débaptisée en rue du Bon Repos pour des raisons religieuses.
L’hôpital Sainte-Barbe (hôpital vieux) est supposé le centre de la contagion en 1591. Le 13 mai au soir, 19 ou 20 personnes sont évacuées vers une bastide hors de la ville où sont créées des « infirmeries » au quartier Saint Alban à proximité du ravin de Drouille.
Autre catastrophe sur Manosque, le tremblement de terre de 1708. Il a fortement endommagé la ville et l’hôpital ne fut pas épargné. L’abbé Quintrand fait don en 1724 de son jardin, non loin de la porte Guilhem Pierre, pour la construction d’un nouvel hôpital.
Mis en service en 1745, son activité se poursuivit jusqu’au transfert en 2010 vers l’hôpital qui deviendra Hôpital Louis Raffalli.
Les greniers (impasse des greniers)
Construits en 1774 dans les murs de la mairie, bâtiment acquis en 1772, les Greniers Publics ou « magasins d’abondance » pour protéger la population en cas de disette causée par de mauvaises récoltes dues aux intempéries ou aux pandémies.
Construits en 1774 dans les murs de la mairie, bâtiment acquis en 1772, les Greniers Publics ou « magasins d’abondance » pour protéger la population en cas de disette causée par de mauvaises récoltes dues aux intempéries ou aux pandémies.
Pour plus de détails sur les noms des rues de Manosque voir :
« Manosque ses Rues et des Images »
« Manosque ses Rues et des Images »
Suivront plusieurs pandémies avec des incidences diverses et variées.
Malgré ces rémanences d'épidémies et durant plus de 8 siècles Manosque s'est construite!
La pandémie de 2020 a aussi été vaincue par Manosque.
Les trois ouvrages, cités
« La délimitation du terroir hors la ville de Manosque du 26 octobre 1487 »
« Manosque ses Rues et des Images »
« Manosque de 984 à 1603 »
sont édités par le Comité du Patrimoine Manosquin.
Malgré ces rémanences d'épidémies et durant plus de 8 siècles Manosque s'est construite!
La pandémie de 2020 a aussi été vaincue par Manosque.
Les trois ouvrages, cités
« La délimitation du terroir hors la ville de Manosque du 26 octobre 1487 »
« Manosque ses Rues et des Images »
« Manosque de 984 à 1603 »
sont édités par le Comité du Patrimoine Manosquin.